Le jeudi 8 avril 2010, notre classe de 3eC est partie en voyage dans le Bas-Rhin avec une classe d’un autre collège de Lyon.

Ce voyage scolaire à but commémoratif réalisé grâce au MUADIR (Mouvement d’Union et d’Action des Déportés et Internés de la Résistance), nous a permis de visiter l’ancien camp de concentration nazi de Natzweiler-Struthof, le Centre Européen du Résistant Déporté et le Mémorial Alsace-Moselle. ( Pierre-Louis)

Le Struthof est sur la commune de Natzweiller(Bas-Rhin) à 50 km environ de Strasbourg. C’est là qu’a été installé durant la Seconde guerre mondiale le seul camp de concentration nazi qui se trouve aujourd’hui sur le territoire français. (Noémy)


Dès notre arrivée, en début d’après-midi, nous sommes allés visiter le Centre Européen du Résistant Déporté, abrité dans un grand bâtiment à une centaine de mètres de l’entrée du camp. ( Pierre-Louis)

Des panneaux et des documents nous expliquaient l’arrivée au pouvoir d’Hitler, les lois antisémites, le régime de Vichy et la résistance au nazisme. On pouvait y voir une drôle de construction, « la cave à pommes de terre », dont on pense que la seule utilité était d’épuiser les déportés au travail. ( Clément)

Le lendemain, nous reprenons le car en direction du camp. Il y a une grande porte en bois. Des fils de fer barbelés l’encerclent. ( Jacques)

Quand on passe la porte à l’entrée du camp, on se sent tout petit et on se dit que nous ne sommes pas dans les mêmes conditions que les Déportés qui sont arrivés ici autrefois. Songer qu’ils y ont travaillé, dormi, mangé fait une impression bizarre.( Maud)

Et nous qui nous plaignions de la durée du voyage ou du froid, nous avons compris que leur voyage et leurs conditions de vie étaient bien autres. Etre à l’intérieur de ce camp n’était pas comme regarder une photo ou lire un article. ( Mathieu et Paul)

Les cours que nous avions suivis en classe sont devenus réels. La visite du camp effectuée dans le brouillard et le froid nous a permis d’imaginer ce que les déportés ont pu vivre comme souffrances, simplement à cause des conditions climatiques. La visite du camp m’a permis de me projeter dans le passé et d’imaginer les humiliations et les persécutions que les gardiens pouvaient infliger aux prisonniers. Dans cet endroit, on peut se demander comment des êtres humains peuvent en torturer à ce point d’autres.(Pierre-Louis)

Non loin la carrière. {JPEG}

Un musée complète la visite du camp. La reconstitution d’une baraque et la maquette du camp nous donnent une vision encore plus réaliste de la vie quotidienne et horrible des déportés.(Cécile)

La nécropole est immense ( Maud). C’est là, en amont du camp, que les alliés qui ont libéré le camp ont enterré les cadavres que les nazis avaient laissés derrière eux. ( Pierre-Louis)

Pour rendre hommage aux Déportés, nous avons déposé une gerbe devant le monument et observé une minute de silence. (Paul et Mathieu)


A Schirmeck, le Mémorial Alsace-Moselle retrace l’histoire de l’Alsace et de la Moselle plusieurs fois annexées par l’Allemagne.(Noémie) Les décors étaient très bien faits et contrairement au camp qui pouvait laisser un sentiment de malaise, le mémorial semblait « vivant ».( Pierre-Louis)

La visite de ce musée nous a marqués par son originalité. En effet, la mise en scène, les décors et l’inclinaison du sol nous déstabilisaient : c’était le but recherche. Nous étions proches des Alsaciens pendant la guerre. ( Fabien et Mathias)

La lanterne aux morts {JPEG}

Dans le car du retour, j’ai le temps de me rendre compte que les détails qui m’avaient gêné lors de l’aller me semblent à présent futiles, insignifiants. Je vois les choses sous un éclairage différent, me sentant privilégié de vivre avec beaucoup de droits et surtout pas de guerre ( Jacques)

Nous n’oublierons pas cette visite qui nous rappelle que le mépris de l’autre a des conséquences désastreuses et que la tolérance est la seule façon de vivre en harmonie. Ce voyage m’a beaucoup marqué et restera gravé à jamais dans ma mémoire. ( Clément)

Merci au Muadir et au grand-père de Paul.

Paroles d’élèves. Photographies Evelyne Marsura

« Ceux qui admireront la beauté naturelle de ce sommet ne pourront croire que cette montagne est maudite parce qu’elle a abrité l’enfer des hommes libres. Pourtant, c’est là, dans ce décor mouvant aux caprices des heures et des saisons,tantôt balayé par les vents, tantôt recouvert d’un linceul de neige, que s’est joué un des actes de la tragédie de la déportation . Seule la nature, comme suprême consolation, a permis aux mourants l’ultime vision d’une éternelle grandeur. » 

Léon Boutien, déporté français.