En début de matinée, nous atterrissons à Cracovie, ancienne capitale de Pologne. Non loin de là, à 70 kilomètres environ, les nazis ont créé Auschwitz en 1940.

Auschwitz et les lieux de départ des convois

Les premiers convois de prisonniers de guerre polonais arrivent : l’enfer concentrationnaire commence. Puis, Auschwitz devient rapidement un camp d’extermination pour les familles juives et tsiganes de toute l’Europe.

Les blocks

Auschwitz I est une ancienne caserne de l’armée polonaise transformée en camp de 28 blocks de pierre pouvant retenir 15.000 prisonniers. Le camp est entouré de deux rangées de fils barbelés électrifiés et de miradors d’où les S.S surveillaient les prisonniers.

A la sortie des trains, personne ne se doute de ce que va être la réalité de ce « déplacement à l’est ». Tout n’est qu’illusion à l’arrivée : « Arbeit macht frei » sur la porte d’entrée, l’orchestre qui accueille les familles alors persuadées de n’être pas séparées, la séance de photographie et même la piscine construite juste avant une visite de la Croix Rouge.

Rien que des vêtements de bébés..

Le premier camp d’Auschwitz abrite aujourd’hui le musée. Des vitrines montrent des tas d’objets triés par les détenus du « Canada ». Devant une grande casserole bleue, je me mets à imaginer les plats qui y ont été mijotés avant le départ pour la Pologne. Je m’arrête devant l’entassement des nombreuses chaussures de femmes, d’hommes et d’enfants qui me surprend : plus d’un million de personnes, pour moi, cela ne voulait pas dire grand chose, avant d’imaginer les personnes épuisées qui avaient porté ces chaussures.... Puis ce sont les cheveux, des tonnes et des tonnes de cheveux récupérés pour pouvoir tisser des toiles . En voyant une tresse, je m’imagine une mère qui coiffe rapidement sa petite fille alors qu’on venait les chercher. La petite fille se retourne mais son visage est flou : elle représente tous les enfants morts sans savoir pourquoi, des enfants innocents et heureux sans doute, avant que d’autres en décident autrement. (Bénédicte R. Elève du Collège Pierre de Ronsard. Mornant)

A partir de 1942, Auschwitz I n’est plus assez grand pour une déportation à grande échelle et surtout pour l’extermination des juifs et des tsiganes. A quelques kilomètres, les nazis construisent Auschwitz II, ou camp de Birkenau , 20 fois plus grand que le camp principal. Il y aura aussi Auschwitz III-Monowitz où était Primo levi. Le camp de Birkenau est séparé en deux parties de part et d’autre des quais d’arrivée et de sélection des convois : le camp des femmes (20.000 détenus) et le camp des hommes (120.000 détenus) , lui même divisé selon les différentes origines des détenus ( Tziganes, Hongrois, Juifs de Terezin....)

Rien que des vêtements de bébés..

A l’inverse d’Auschwitz, les baraques de Birkenau sont pour les plus vielles en pierre et les plus récentes en bois. Les prisonniers étaient entassés à 700 par baraques. Au fond du camp, il y avait les chambres à gaz qui furent détruites par les SS peu de temps avant la libération du camp...

les ruines des chambres à gaz

Aujourd’hui, certains des 300 baraquements ont été détruits par les autorités polonaises ( faute d’argent pour les entretenir) mais chaque fois que l’on voit deux cheminées, cela correspond à un baraquement. C’est immense. La journée s’est terminée par un moment de recueillement face à l’arrivée des voies, entre les chambres à gaz en ruine.

Là, un monument rappelle les victimes du système nazi et des collégiens ont allumé 44 bougies en nommant les enfants d’Izieux déportés en 1944 .

textes et photos des élèves de Mornant : Sarah B. , Stéphanie B., Chloé B., Julie F., Benoit L., Edouard L., Clément M., Brice M. , Robert N., Gwendoline R., Bénédicte R.